SCENE VII. – CYPHER, CYPRIS, HONORE, ANGELIQUE.
CYPHER
Ça se calme, on dirait !
CYPRIS
Oui, enfin l’on respire !
HONORE
Alors, écoutez tous ! Il est temps d’en finir.
Afin que j’évitasse un impair de commettre,
Qui est, d’entre vous deux, l’auteur de cette lettre ?
Il regarde les protagonistes ; tout le monde reste muet. Il interroge Cypher :
C’est vous ?
Cypher fait un signe négatif de la tête.
Non, c’est personne ! On garde le silence !
CYPHER
Mais qu’en sais-je ?
HONORE, à Cypher.
C’est vous !
CYPHER
Ça y est, ça recommence !
CYPRIS
C’est moi.
HONORE
Qui, vous ?
CYPRIS
Si fait !
HONORE
Taisez-vous ! A genoux !
Cypris s’agenouille.
C’est vous !
CYPRIS
Assurément !
HONORE
Je vous dis, taisez-vous !
Et ma nièce vous aime ?
CYPRIS
Et moi donc !
HONORE
Taisez-vous !
Comment donc l’aimez-vous ?
CYPRIS
Comme un fou.
HONORE
Comme un fou ?
Tout comme un foufou, ou bien fou comme un toutou ?
CYPRIS
Tout comme un fou, c’est tout !
HONORE
Ça suffit, taisez-vous !
CYPRIS
Ça c’est fou comme tout ! Et… J’étais mieux debout !
Il fait mine de se relever. Honoré l’en empêche.
HONORE
En bas, un point c’est tout ! Vous me poussez à bout !
ANGELIQUE
Mon père, calmez-vous !
HONORE
Toi aussi, à genoux !
Elle s’agenouille à côté de Cypris. Honoré se place au milieu.
Vous avez tous juré d’éveiller mon courroux !
Il montre la lettre à sa nièce.
C’est à toi, ce courrier ?
ANGELIQUE
J’aurais voulu !
HONORE
Dis-moi,
Cypris semble t’aimer ?
ANGELIQUE
Moi de même.
HONORE
Tais-toi !
HONORE
Et comment l’aimes-tu ?
ANGELIQUE
Bien, de toutes mes forces,
Avec rage et folie !
HONORE
Que vient faire ce corse ?
Rageffolli ? Qui est-ce ?
ANGELIQUE
En deux mots !
HONORE
Je préfère !
Tu l’aimes, en un mot ! Qu’en pensez-vous, Cypher ?
Celui-ci s’affaire à soigner ses plaies.
CYPHER
Je panse, pour ma part, mes nombreuses blessures ;
Je panse… Donc j’essuie !
HONORE
Vous pansez trop !
CYPHER
Pas sûr !
Voilà, j’ai terminé.
HONORE, montrant le couple d’un geste impatient.
Mais pour eux, que fait-on ?
CYPHER
C’est leurs noces, mon cher, qu’aujourd’hui nous fêtons !
Alors vite, un abbé pour la cérémonie,
Et restez à genoux ! C’est loin d’être fini !
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