ACTE 4 SCENE 2

SCENE II. – CYPHER, HONORE.

CYPHER

Il frappe ; le voilà, mon fidèle comparse !

Je vais me cacher là pour lui faire une farce…

Il se dissimule derrière la porte d’entrée.

Entre ! C’est ouvert !

Honoré rentre sans que l’on ne puisse voir son visage.

Il n’a pas remarqué Cypher et ce dernier lui tape sur l’épaule, pensant le surprendre.

Bouh !

Honoré reste de marbre.

Tordant ! Quelle stupeur !

Avoue, mon bon Cypris, que tu as eu bien peur !

Viens t’asseoir, mon ami, et puis ôte ta coiffe !

Il lui tend un verre de Vieux Marc.

Allez tiens, prends ceci !

HONORE, en se retournant.

Merci. Je n’ai pas soif !

Suis-je bien chez Cypher ?

CYPHER, surpris.

C’est moi, présentement.

Cypher, le bon vivant !

HONORE

Oh, plus pour très longtemps !

CYPHER

Qui êtes-vous, Monsieur ? Un brigand ?

HONORE

Non. Bien pire !

Un homme courroucé qui vient pour vous occire.

CYPHER

Comment ? Plaît-il ? Qu’entends-je ? Il faudrait que je meure ?

Quelque chose m’échappe où vous faites erreur !

HONORE, extrayant une lettre de sa veste, la montre à Cypher.

Ceci : est-ce une erreur ?

CYPHER

Quoi ? Qu’est-ce ?

HONORE

Et bien lorgnez !

C’est votre arrêt de mort… Que vous avez signé !

CYPHER

D’où diable provient cette lettre à la noix ?

HONORE

Vous devez le savoir sans doute mieux que moi !

CYPHER

Je n’ai jamais écrit cela. Non ! Je proteste !

HONORE

Mais votre signature ici, Monsieur, l’atteste !

Vous pouvez protester or je n’en ai que faire.

La vérité est là : le seing est de Cypher.

Le problème est clos !

CYPHER

Non !

HONORE

Si ! Il est résolu.

Il sort son épée et, l’air menaçant :

Je vous tue maintenant, puis nous n’en parlons plus !

On entend frapper à la porte.