SCENE V. – PHILIPPE, CYPHER.
PHILIPPE
Ho ! Cypher ! Où es-tu ? Ah, te voilà, parbleu !
Ecoute. Tiens-toi bien : Cypris est amoureux !
Je suis, pour une fois, le premier à l’apprendre.
CYPHER
Et moi, je suis ravi, pour ma part, de l’entendre !
PHILIPPE
Sa tendre dulcinée, qui semble sympathique,
Répond au doux prénom d’Annie… Non, d’Angélique !
Dominique qui a surpris la conversation, fait tomber un verre.
CYPHER, l’ayant remarqué.
Parle donc sans crier !
PHILIPPE, haut.
Je ne crie pas !
CYPHER
Motus !
Nous sommes épiés, alors gare aux Argus !
Mais d’ailleurs, tes esprits regorgeant de liqueur
Devaient être embrumés par leurs moites vapeurs.
Car toute la soirée, tu n’as cessé de boire !
Avec ces yeux vitreux, comment pouvais-tu voir ?
PHILIPPE
Tu nies la vérité ; J’aurais pu le prédire !
Qu’ai-je donc à gagner à vouloir te mentir ?
J’ai vu nos deux quidams s’étreindre et s’enlacer
Et je n’ai pas rêvé de les voir s’embrasser !
Tout au long de ce bal, j’ai certes fait bombance,
Mais je suis, néanmoins, sûr de ce que j’avance.
CYPHER
Veuille bien pardonner cette erreur.
PHILIPPE
Je t’en prie.
CYPHER
Peut-être, simplement, te seras-tu mépris…
Car, lorsque devant soi, les amoureux sont foule,
L’on confond aisément ces oiseaux qui roucoulent,
Et quelconque eau-de-vie aidant le phénomène,
L’imagination s’exalte et se déchaîne.
Je crois que tu étais pour le moins fatigué ;
Il n’est pas nécessaire, aussi, d’épiloguer.
La perspicacité t’a du faire défaut.
PHILIPPE
En tout cas, maintenant, c’est un lit qu’il me faut !
Si j’en crois ce cadran, l’heure est bien avancée
Et j’aspire au repos, sans vouloir t’offenser.
CYPHER
Nullement, car je vais, moi aussi, de ce pas,
Confier mon sommeil à quelque matelas.
Les amis se séparent, puis le théâtre s’assombrit
.
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